Lorsque nous sommes rentrés de voyage en Asie en mars, nous avons décidé de nous confiner dans un gîte en Mayenne plutôt que de rentrer dans le tiers-lieu en Charente-Maritime où nous vivons en Tiny House, car s’il est facile de respecter les gestes barrières entres adultes, nous avons considéré que ce serait plus compliqué pour les enfants.
Nous sommes finalement rentrés « chez nous » en début de semaine, après 2 mois de confinement dans ce gîte.
Le confinement n’a pas révolutionné notre vie
Nous n’avons pas subit le confinement, pour la simple et bonne raison que cela ressemble déjà à notre vie de tous les jours !
Passer 24h/24 avec nos enfants, télé-travailler et faire l’école à la maison (même si nous sommes en apprentissages libres) fait partie de notre quotidien depuis 4 ans maintenant, que ce soit en voyage, en camping-car ou dans des locations.
Comme de nombreux parents durant cette période, nous avons passé beaucoup de temps de qualité avec nos enfants pour faire des activités, des jeux, des promenades à proximité, de la cuisine et… des heures de balançoire dans le jardin de notre gîte !
Cette période de confinement a également été spéciale pour nous, car nous avons fêté les 2 anniversaires de nos loulous : 2 ans et 5 ans. Étant très souvent à l’autre bout du monde, nous sommes habitués à célébrer des événements de ce type qu’entre nous. Cependant, cette année, nous avions imaginé les fêter avec nos familles et même aller à DisneyLand Paris (après avoir dû renoncer à aller en mars à celui de Hong-kong pour cause de coronavirus…). Tant pis, ce n’est que partie remise…
Alors, cela nous a fait un peu sourire – de manière très bienveillante, bien évidemment – de voir par les réseaux sociaux la panique de certains parents. Dans notre société où l’on ne voit que très peu ses enfants, par choix ou obligation – en tout cas par norme sociale acceptée -, cela peut être évidemment un choc de se retrouver 2 mois avec eux en permanence ! Mais, nous sommes convaincus que dans la plupart des cas, cela a été une chance et que cela a permis de ressouder les liens dans les familles. Comme cela est très souvent le cas des familles qui décident de partir faire le tour du monde pour qui la vraie richesse est de passer du temps en famille, plus encore que les lieux visités et les personnes rencontrées.
Un confinement pour revoir nos projets et notre organisation
Cependant, ces 2 mois ont été mis à profit de notre côté pour se (re)poser (les bonnes questions).
Nous avons observé un confinement plutôt strict. Pour des raisons de santé, mais aussi comme prétexte pour ne rien faire d’autre que de passer du temps en famille. Car, dans notre vie habituelle, nous avons un peu la bougeotte. Même en restant longtemps au même endroit, il ne se passe pas une semaine sans que l’on se programme des visites ou des moments avec des amis ou des personnes nouvellement rencontrées. Ainsi, pour la première fois depuis longtemps, nous avons mené une vie simple et sans rien de planifié ! Et cela nous a fait du bien. Au moins les premières semaines. À la fin, je dois reconnaître que j’avais l’impression d’être dans le film « Un Jour sans fin » !
De plus, fidèles à nous-même, à notre anti-immobilisme et notre remise en question perpétuelle nous avons esquissé quelques pistes pour le présent et le futur. Pistes déjà « à l’étude » depuis longtemps, mais que nous avons mieux définies.
Ainsi, nous avons décidé de :
- Tout d’abord, faire en sorte d’avoir du temps personnel de qualité. Vivre en famille 24h/24 ne se fait pas sans certaines tensions et, parfois, de la frustration. Ce confinement a donc été l’occasion de mettre en place une règle que l’on souhaitait mettre en place depuis longtemps : nous accorder chacun (les parents) une matinée à tour de rôle où l’on peut faire ce que l’on souhaite (travailler, dormir, se promener, apprendre, regarder un film…) pendant que l’autre est à 100% avec les enfants. Ainsi, nous avons désormais – car nous allons essayer de poursuivre dans ce sens, même après le confinement – 3 matinées par semaine rien que pour nous (le dimanche étant une journée 100% en famille). Et cela nous fait un bien fou et nous aide à rester bienveillant avec nos enfants en diminuant les frustrations de ne pas avoir de temps pour nous.
- Voyager moins, voyager mieux, voyager moins loin. Ce n’est pas tant le confinement que notre dernier voyage aux Philippines qui a achevé de nous convaincre que si l’on aime voyager, les voyages (trop) touristiques nous épuisent ; sans parler d’écologie, de décalage horaire et des épuisantes heures de vols. Finalement, nous nous orientons plus sur des voyages à proximité en camping-car. Tant mieux, finalement, étant donné la situation sanitaire actuelle… Nous ferons d’autres grands voyages loin, évidemment, mais différemment et en partant longtemps. Bref, fini les allers-retours à des milliers de kilomètres pour juste quelques semaines.
- Avoir notre chez nous, plus grand et confortable
queen plus de notre tiny house ; sans pour autant être immense. Nous aimerions ainsi conserver notre tiny house dans le tiers-lieu où nous vivons car nous aimons ce type d’habitat et l’énergie et les projets que nous avons trouvé sur ce lieu incroyable. Cependant, dans les mois les plus frais de l’année, une maison nous conviendrait mieux (et c’est vrai que ce grand gîte dans lequel nous avons passés le confinement a achevé de nous convaincre !). Et cela pourrait être, pourquoi pas, l’occasion de concrétiser un des projets auquel nous pensons depuis de nombreuses années : acheter une maison ou un terrain, tout seul ou en collectif, qui serait ouvert à l’extérieur, même lorsque nous n’y sommes pas : familles nomades, habitats légers, associations… Car nous concevons difficilement aujourd’hui, après tout ce que nous avons vécu, un lieu de vie clos et à usage purement individuel…
Finalement, ce confinement aura été agréable pour nous. Sans nous changer notre vie, il nous aura permis d’avancer dans nos réflexions sur notre mode de vie. Et plus globalement, en étant optimistes, nous nous plaisons à rêver que ce fichu virus et toute la pagaille qu’il a semée sera le déclencheur pour un monde meilleur avec plus de solidarité et une vraie prise de conscience collective sur les enjeux écologiques. On a le droit de rêver, non ?