Nous revenons d’une semaine dans un petit village près de Neluwa au Sri Lanka. Nous avons logé « chez l’habitant » comme l’on-dit, autrement dit dans une famille charmante et attentionnée qui nous a choyés durant une semaine.
Plus qu’une semaine en immersion, cela a été pour nous une semaine de déconnexion et un vrai hymne à la lenteur. Pourtant, cela nous faisait un peu peur a priori. Je vous explique tout cela dans l’article, mais tout d’abord je vous explique en quelques phrases ce qui nous a amenés ici et ce que nous y avons fait.
« Pourquoi est-on allé se mettre dans cette galère ? »
Ce n’est pas très glorieux, mais c’est la question que nous nous sommes posée le jour de notre arrivée dans le village. Les gens semblent très charmants, mais il n’y a strictement rien à faire. Pas de wifi, la ville la plus proche n’est pas accessible à pied, personne ne parle vraiment anglais et nous sommes vraisemblablement condamnés ici à manger du riz pour une semaine et à nous ennuyer ferme.
La tuile. Que s’est-il passé dans ma tête lorsque j’ai répondu positivement à Elina de l’agence Duara Travels (voir détails pratiques en bas de l’article) lorsqu’elle m’a proposé d’être « cobayes » de cette nouvelle destination ?
Et pourquoi 7 jours ? Et pourquoi pas seulement 2-3 jours, histoire de « tester » le concept, rencontrer les gens et, basta, retourner à la civilisation en se vantant d’être allé en dehors des sentiers balisés (tout en s’empiffrant d’un burger et d’une bière fraîche) ?…
Déroulement de notre semaine
Bref, nous avons passé 7 jours dans une famille. Perdus au milieu de « rien », à ne « rien » faire. Et finalement… Ce « rien » d’apparence n’était pas si vide.
Nous en avons eu des heures à ne rien faire. À contempler la nature, les gens, les animaux. À s’émerveiller, à se perdre dans des pensées ordinaires, à somnoler éveillé. Et je vais vous dire : cela nous a fait un bien fou.
Nous avons aussi pu explorer les environs : les plantations de thé ou encore la rivière où nous sommes allés nous rafraîchir. Nous avons visité la fabrique de thé (le directeur, un homme très occupé, nous a-t-on dit, a pris 2 heures de son temps pour tout nous expliquer), nous sommes allé au temple bouddhiste avec le père de la famille dans laquelle nous logions et nous avons pu faire une petite virée à « la ville » où nous avons trouvé un super parc de jeux pour Éléanor.
Et c’est tout. Vraiment ? En fait, non. Notre principale activité a été de rencontrer, outre « notre famille », les habitants du village. Nous avons ainsi été reçus comme des princes dans plusieurs dizaines de maisons avec un rituel immuable : du thé et des biscuits.
Quant à Éléanor (1 an et 4 mois), je ne pense pas mentir en disant qu’elle a été la coqueluche de tous les environs durant cette semaine. À tel point que l’on se demandait parfois si les gens ne venaient pas pour nous rencontrer ou ne nous invitaient pas chez eux uniquement afin de voir ce petit bébé blond aux yeux bleus ! Bref, un paquet de tatas et tontons de substitution et des dizaines de copains de tous âges.
Bref, 7 jours cela n’a pas été trop long. Nous aurions même pu rester plus longtemps dans ce village ! Dommage finalement de devoir partir au moment où l’on vient tout juste de bien prendre tous ses repères. 🙂
Sortir de sa zone de confort plus que des sentiers balisés
Et si l’objectif d’une telle expérience n’était pas plus égoïste qu’il ne le paraissait ? Derrière une volonté (bien réelle) d’aller à la rencontre d’une culture différente de la sienne, il y a nécessairement des enseignements à tirer sur sa propre vie.
À condition, bien entendu, de sortir de sa zone de confort. C’est à dire, de cet ensemble de choses que l’on connaît et qui nous rassure.
C’est donc bien de cela qu’il s’agit. Nous voulions nous confronter à l’inconnu, dépasser nos limites.
Sortir de sa zone de confort ne signifie pas nécessairement faire des choses dangereuses. Pour nous, c’était plutôt :
- Surmonter la gêne de passer du temps avec des gens que l’on ne connaît pas, dont on ne partage ni la culture ni même de langue commune (certaines personnes parlaient néanmoins un peu d’anglais dans le village) ;
- Passer du temps sans Internet et, surtout, sans la pollution intellectuelle que représente facebook ;
- Apprendre à s’ennuyer, ou du moins à passer du temps à ne rien faire (et apprécier cela).
Check, check et re-check, je peux l’affirmer, nous avons validé ces 3 points :
Nous n’avons ressenti aucune gêne avec les personnes de « notre famille » et du village. Mieux encore, nous avons été à l’aise plutôt rapidement. Le contact a été bien entendu plus facile lorsque l’on pouvait échanger quelques mots en anglais.
La semaine de déconnexion d’Internet a été une révélation : oui, il est possible de s’en passer. Eh oui, on peut ne pas être au courant de ce qui se passe dans le reste du monde et… ce n’est pas grave ! 🙂
Apprendre à s’ennuyer, cela va presque de pair avec la déconnexion avec Internet et le monde extérieur. Apprendre à s’ennuyer c’est apprendre à contempler (et pour cela, nous étions servis : depuis notre maison un spectacle extraordinaire se produisait chaque jour avec comme acteurs principaux des écureuils et diverses espèces d’oiseaux). Apprendre à s’ennuyer, c’est presque méditer : faire le vide pour se ressourcer. Bref, cela fait du bien !
Ainsi, en plus d’avoir rencontré des gens simples (dans le bon sens du terme) et d’une gentillesse infinie, nous avons le sentiment d’avoir progressé dans notre changement de vie en cours. Nous nous rapprochons d’un idéal de vie (et, plus certainement, d’un idéal de voyage) qui, s’il reste encore bien flou, se précise un peu plus ! Affaire à suivre 😉
Mais une chose est certaine, nous retenterons le plus souvent l’expérience d’aller chez l’habitant, et si possible hors de l’agitation touristique comme cela fut le cas lors de cette expérience. (D’ailleurs, aller le plus souvent chez l’habitant était 1 de nos 5 commandements pour nos voyages !)
À votre tour ?
Pour info : dans le cadre d’un partenariat, Duara Travels nous a accordé une réduction de 30% (correspondant à sa part : ainsi, notre argent a seulement permis de rémunérer les populations locales). Néanmoins, cet article est 100% objectif et correspond à nos opinions réelles.
Je trouve que pour débuter votre changement de vie vous avez bien commencé.
Par contre pour le fait de se sentir à l’aise chez des inconnus, ça ne marche quand même pas à tous les coups, même si nous avons bien plus d’expérience positive que négative. Moi j’ai toujours un peu de mal dans les communautés au style de vie très différent des nôtres car ils pensent que nous avons besoin de plus.
Par exemple au Kirghizstan, peu importe ce que moi je disais, il fallait absolument me donner un « vrai » lit et que je prenne mes repas sur une table avec chaise. C’est très embarrassant, quand on sait que pour cela la famille a récupéré des meubles chez divers voisins et qu’ils dorment à 4 par terre dans une pièce.
Oui tu as parfaitement raison. Par exemple pour la nourriture, on a eu l’impression qu’ils nous faisaient chaque jour un « repas de fête » et non pas leurs repas « normaux »…
Très agréable à lire et à regarder! Très contente pour vous!! Partager, s’adapter, se réjouir, prendre le temps de se respecter et respecter les autres, trop bien!! Continuez à profiter de ces instants précieux!! Et à nous les raconter 🙂
Inspirant! Et, en effet, c’est difficile pour eux de vivre leur vie « normalement » lorsque des occidentaux sont chez eux. Parfois dommage de se sentir comme des invités de marque…
Merci, très bel article, une belle écriture et un beau partage ça fait du bien!
Bonjour
Super article.
Nous comptons bientôt partir avec notre fils qui aura le même âge que la vôtre.
Je me pose une question : avec l’isolement du village, comment auriez vous fait en cas d’urgence médicale pour votre fille ?
C’est ce qui me fait peur avec ce genre d’expérience, peut être réussirez vous a me rassurer..
Bonjour ! C’est vrai que cela peut être stressant, et je le comprends. Mais, finalement, en voyageant on se rend compte qu’il y a toujours des médecins et des pharmacies à proximité, même dans le village où nous nous trouvions au Sri Lanka. Après tout, des gens, des familles vivent là ! Et pour ce qui est d’un hôpital, je crois que Galle n’était qu’à 1h30 de route. Bref, nous on a appris à lâcher prise : il y a toujours des solutions et des gens pour aider (et il ne nous ai jamais rien arrivé de très grave). En plus, il est très facile de faire un RDV avec un médecin en France en visio !