Dans notre dernier article, début juillet dernier, nous vous laissions avec cette interrogation : et si nous n’étions pas faits pour être nomades ? Presque 4 mois plus tard, où en sommes-nous ? Nous vous disons tout dans cet article, avec quelques moments clés de ces 4 derniers mois.
Un doux été en famille
Nous sommes rentrés de notre dernier grand voyage de 10 mois à travers le monde afin de passer l’été en France auprès de nos familles et de nos amis. Ainsi, nous avons passés un été tranquille en Bretagne et en Normandie auprès de nos proches.
Ce fut l’occasion pour Éléanor d’avoir enfin le vélo qu’elle nous réclamait depuis plusieurs mois et d’apprendre à en faire. Et ce fut une belle réussite : en quelques jours, elle maîtrisait parfaitement son petit vélo (et sans roulettes !).
Nous avons aussi retrouvé avec joie notre maison sur roues qui nous a permis de vadrouiller d’un coin à l’autre et de retrouver ce « chez nous » qui nous manque parfois…
Le début de notre tour de France
Fin août, c’est décidé, nous quittons la Bretagne pour partir faire notre tour de France. Au programme : rencontres et retrouvailles avec des copains nomades et voyageurs. Nous avons également comme projet de visiter des lieux alternatifs, avec comme petite idée de trouver un endroit où poser nos valises.
La vie nomade répond à beaucoup de nos attentes, mais elle est également assez fatigante : bouger tous les jours ou presque, ne jamais être chez soi, ne pas avoir de relais avec les enfants… Puis, Éléanor nous a demandé d’aller à l’école.
Alors, c’est décidé : nous allons trouver un endroit où nous poser. Nous partons dans l’idée que cela prendra plusieurs mois, et que nous serons nomades en camping-car pour encore un temps. La vie sédentaire est un idéal lointain, la vie sur les routes est dans notre ADN et nous avons envie de voir du pays (le nôtre en l’occurrence !).
À peine partis, on s’installe !
Mais, là, paf ! À peine partis, nous tombons sur L’ENDROIT. Et complètement par hasard (nous avions une panne sur le camping-car qui nous immobilisait, alors nous avons cherché à visiter des écoles alternatives dans le coin…).
Sur ce lieu, il y a une école alternative (appliquant un mix des pédagogies Montessori et Freinet), une salle de spectacle, des maraîchers bios, un jardin partagé, une petite aire de camping et des projets à la pelle qui nous emballent énormément. Il y a aussi des habitants sur place qui nous ont reçus comme on reçoit de vieux amis, avec chaleur et simplicité.
Bref, on s’est tout de suite bien sentis dans ce lieu, embryon d’écohameau avec un superbe potentiel. Alors, 2 jours après notre arrivée sur place, avec Laetitia nous étions tous les 2 d’accord que ce serait ici que nous poserions nos valises. Comment, quand, combien de temps, nous ne le savions pas. Mais, tout cela reste des détails pour nous.
À ce moment-là, Éléanor aurait pu faire sa rentrée, car l’école ne commençait que mi-septembre. Pour autant, nous n’étions pas prêts à nous poser tout de suite. L’endroit nous plaît, le projet commun nous séduit, l’école enchante Éléanor, mais… Nous avions trop envie de vagabonder encore un peu. Nous décidons alors, en accord avec l’école qu’Éléanor commencera à la rentrée de novembre.
Cela nous laissera le temps en plus de régler la question de l’habitat. Commence alors notre réflexion et nos recherches à ce sujet. Aucun gîte ou logement n’est à louer sur le site ou à proximité immédiate, et pour profiter pleinement du lieu et s’y investir il est hors de question d’habiter à 15 minutes de route (dans la « grande » ville du coin).
Nous envisageons dans un premier temps de vivre dans notre camping-car, avec pourquoi pas une des petites yourtes à louer sur le camping en guise de salon. Cette idée nous séduit au départ, car nous aimons vivre dans notre petit chez nous sur roues. Cependant, nous souhaitions aussi nous poser pour avoir plus de confort (j’ai des envies simples, je rêve d’un four et d’un lave-vaisselle ; Laetitia rêve d’eau courante et chaude !), incompatibles avec la vie en camping-car. Et puis, l’automne puis l’hiver approchant, ce projet nous est apparu comme de moins en moins réaliste.
C’est alors qu’est resurgit une vieille idée, un vieux rêve : la tiny house. Une petite maison sur roues, où nous aurions un peu plus d’espace et de conforts que dans le camping-car. En plus, avec un tel habitat, nous garderions l’esprit nomade : nous pourrons la déplacer où on le souhaite quand on le souhaite. Pour nous qui avons la bougeotte, c’est assez rassurant ! (Bon, il faut passer le permis E et avoir un véhicule assez puissant pour la tracter, mais ce ne sont là que des détails…!).
Le propriétaire du lieu accepte notre idée : nous pourrons « garer » notre tiny house sur le camping pour l’année scolaire.
Tout est parfait, sauf que… Nous avons prévu d’emménager dans 2 mois et que nous n’avons pas encore de tiny house. Commencent alors des recherches (infructueuses) pour trouver une tiny house d’occasion et pour trouver un constructeur suffisamment fou (ou disponible, c’est selon) pour nous en fabriquer une dans ces délais. Et à force de recherches, de contacts et de persévérance nous en avons trouvés un et avons lancé le chantier (début octobre : il ne leur restait alors qu’un mois pour la fabriquer !).
Alors, avec de tels délais il faut savoir sacrifier certaines choses. Pour garantir ce délai, il fallait partir sur une tiny house « clé en main » dont nous avons pu revoir tout de même beaucoup de choses au niveau de l’aménagement intérieur. Cette tiny house ne sera certainement pas celle de nos rêves, mais nous la voyons comme un test. Si vivre dans une tiny house nous plaît, nul doute que nous en ferons construire une autre plus adaptée (l’expérience de cette première tiny house sera capitale), plus autonome et écologique (et nous revendrons ou louerons en saisonnier la première).
À l’heure où j’écris ces lignes (le 31/10), nous devrions la recevoir dans 2 semaines. Demain, nous arrivons sur le lieu où nous allons vivre. Nous passerons donc les 2 prochaines semaines dans notre camping-car avant d’expérimenter la vie en tiny house. On vous en reparlera à ce moment-là (n’hésitez pas à nous suivre sur instagram et regarder nos stories pour découvrir notre tiny house en avant-première !).
2 mois de liberté supplémentaires
Septembre et octobre ont donc été les 2 mois qui nous ont permis de vadrouiller en France. Comme je le disais, nous pensions partir pour plus longtemps pour voir des amis, faire des rencontres et visiter des écolieux. Il nous a donc fallu revoir nos ambitions et avaler beaucoup de kilomètres.
Nous avons donc revu pas mal d’amis un peu partout en France et nous avons (en septembre) pas mal prospecté pour trouver une tiny house.
Et, malgré le fait nous ayons trouvé l’endroit où poser nos valises, nous avons tout de même visité durant ces 2 mois quelques lieux alternatifs donc je souhaite vous parler succinctement ici même :
- L’écovillage de Pourgues. Situé en Ariège, cet écovillage a été fondé sur le modèle de l’école démocratique il y 3 ans où vivent en commun 17 adultes et 8 enfants. Ici, le maître mot est « Liberté » (chacun participe, financièrement ou « physiquement », comme il le souhaite et comme il le peut, sans être jugé par les autres). Pourtant, pour garantir cette liberté il y a un minimum de règles (votés par les habitants, adultes et enfants) et des instances (comité de village, comité de justice). Bref, une mini-société dans LA société, avec ses règles et son fonctionnement. De ce qu’on en a vu, ça fonctionne. Et franchement, ça nous a bien donné envie de créer une expérience similaire.
- Le hameau du Buis et la ferme des enfants. Sur le papier, il s’agit d’une école (Montessori à l’origine et démocratique depuis peu) intégrée dans un écohameau de 20 habitations écologiques dans le Sud-Ardèche. Ces habitations étaient prévues à la base pour des retraités afin de développer un aspect multigénérationnel au projet. Malheureusement, de la théorie à la pratique il y a un fossé. Notre visite nous a surtout révélé les fortes tensions entre ces 2 entités, l’école et le village ; l’association des villageois voudrait carrément voir fermer l’école. La raison est simple et complexe, mais on pourrait la résumer en : l’humain (son ego, ses rancœurs, son goût du pouvoir…)… Et pour nous qui avons cette envie de bâtir quelque chose à plusieurs, c’est une claque (néanmoins, l’expérience est passionnante et inédite. Cela reste très inspirant pour nous !).
- Les Amanins. il s’agit d’un centre agroécologique dans la Drôme, créé par un entrepreneur en association avec Pierre Rhabi. L’idée était de développer une entreprise sociale et écologique viable et d’y accueillir du public (pour des séjours et des formations). En plus des activités agricoles et de formation, le lieu intègre également une école alternative (qui ne nous a pas convaincus, mais malheureusement il n’y avait pas d’interlocuteur qualifié pour nous en parler). Au final, le lieu est sympa et le projet est honorable (et fonctionne au sens de la rentabilité). Pourtant, nous avons trouvé peu d’âme à ce lieu. Toutes les personnes que nous avons croisées ou côtoyées étaient des salariés et personne n’habite sur place (nous pensions que les Amanins était un écovillage, mais pas du tout !). De plus, nos attentes sur l’autonomie (notamment énergétique) vantée par ce lieu ont été assez déçues. Nous étions à la recherche d’idées et de solutions, et nous repartons sans matière à réflexion… Bon, nous étions en octobre sous la pluie ; peut-être que le lieu est plus vivant et inspirant en plein été ?
- Défi School. Nous avons rendu une petite visite à cette future école démocratique située près de Perpignan. Elle devrait ouvrir dans quelques mois, et si nous n’avons pas pu vraiment la voir en fonctionnement nous avons pu voir le potentiel du lieu et les énergies sur place des personnes qui portent ce projet. En plus de l’école démocratique, il y a une chose qui nous plaît bien dans ce projet : la possibilité de vivre sur place. En effet, ce lieu est un ancien complexe de chambres d’hôtes donc il y a un peu moins de 10 petites habitations sur place et un grand espace commun (où se trouve l’école démocratique). En plus, un petit terrain de camping permet aux nomades de se poser en tente ou camping-car. Un beau projet que nous allons suivre et où nous retournerons certainement jeter un oeil (voire deux !) dans quelque temps.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. On vous reparle bientôt de notre vie sédentaire en tiny house (ou alors peut-être va-t-on fuir rapidement vers des contrées plus chaudes ? Nos proches le savent bien, rien d’impossible avec nous !!!). Et pour en savoir plus, plus rapidement que par le blog que l’on tarde toujours à mettre à jour (désolé…), n’hésitez pas à nous suivre sur instagram ou sur Facebook où nous partageons de temps en temps des petits morceaux de vie.