Nous avons passé 1 mois en Thaïlande en décembre dernier, dont un peu plus de 3 semaines uniquement dans le Nord (autour de Chiang Raï). Je vais vous parler dans cet article de 3 expériences vécues chez l’habitant dans le nord de la Thaïlande avec tous les détails pratiques bien entendu. À la fin de cet article, je vous expliquerai également ma méthode pour trouver des logements chez l’habitant.
Nos expériences en famille chez l’habitant en Thaïlande du Nord
Chez les Akhas, dans les montagnes près de Chiang Raï
Notre première expérience, nous l’avons vécue quelques jours après notre arrivée en Thaïlande. Rendez-vous est pris avec Jems dans un petit village situé dans les montagnes à 1 heure de Chiang Raï et 2 heures de Chiang Maï (là d’où nous venions).
Il s’agit d’un village Akhas, un peuple montagnard originaire de Chine. On retrouve cette population en Chine donc, mais aussi au Laos, au Vietnam, en Birmanie et en Thaïlande.
Si le village n’a rien à voir avec les villes thaïlandaises, il n’est pourtant pas coupé de la modernité. Ainsi, ici il y a l’eau courante, l’électricité et même (devrais-je dire « bien entendu ») la sacro-sainte télévision qui trône au milieu de chaque salon. Les maisons sont en dur ou en bois et les routes sont bitumées.
C’est loin du cliché du village d’ethnie perdu dans la montagne que l’on peut avoir en pensant à la Thaïlande. Les amateurs « d’authenticité » seront certainement déçus (j’aurai l’occasion de revenir sur ce terme, « authentique », dans un prochain article). Nous pas : nous trouvons qu’il est heureux que ces personnes puissent accéder à un certain confort. Puis, c’est la réalité de la Thaïlande aujourd’hui : un pays en forte voie de développement, à des années devant la Birmanie ou le Cambodge par exemple. Ainsi, même les « peuples ethniques » bénéficient de ces progrès. On ne peut que s’en réjouir, bien que nous avons constaté certaines dérives liées au mode de consommation à l’occidentale (par exemple, les enfants se gavent de sucreries et autres snacks industriels…).
Je referme cette parenthèse pour vous parler de notre expérience. 😉
Jems nous a donc emmenés dans son pick-up jusqu’à sa maison (notre voiture de location aurait manqué de puissance pour gravir la forte pente !) et nous avons fait la connaissance de sa famille : sa femme, sa mère et ses enfants, un petit garçon de 9 mois et 2 filles de 2 ans et demi et 4 ans craquantes et mignonnes à souhait !
Nous avons également découvert notre logement pour les 3 prochaines nuits : une hutte en bambou toute simple, mais équipée d’un matelas futon et d’une moustiquaire. L’essentiel est là ! De notre hutte, qui est située à l’endroit le plus haut du village, nous avons une superbe vue sur les montagnes environnantes.
En fin d’après-midi, nous sommes descendus sur la place principale du village où beaucoup de villageois se retrouvent pour discuter, manger un morceau et… boire un coup. Rituel auquel j’ai été initié, bien entendu.
Nos journées ont été plutôt calmes et lentes. Nous avons retrouvé cette impression de déconnexion que nous avions eue en allant 1 semaine dans un village au milieu des plantations de thé au Sri Lanka 2 mois auparavant. Ainsi, nous avons passé du temps à discuter avec Jems (mais ça tournait vite court, il n’est pas très bavard – dommage, c’est le seul à parler anglais ici !), jouer avec les enfants et apprendre des chansons avec la mère de Jems. Un autre « temps fort » a été d’aller à la chasse avec Jems. La chasse n’étant pas franchement notre dada, nous avons plutôt apprécié la promenade dans la forêt !
Le dernier soir, Jems et sa femme ont organisé une fête pour la naissance de leur dernier enfant en l’honneur de la grand-mère. C’est une tradition Akha à laquelle il n’est pas possible de déroger. Nous avons pu ainsi assister en spectateurs à cette cérémonie où les traditions sont encore bien vivantes. Un bien beau moment, bien arrosé au whisky par ailleurs !
Après 3 jours dans le village, nous sommes reparti le cœur serré : les 2 petites filles et la mère de Jems nous ont particulièrement touchées. Nous avons apprécié cette expérience loin des clichés sur les tribus où, pour le moment (et pour combien de temps), les traditions et la culture Akha arrivent à se fondre dans la modernité.
Nous avons aussi apprécié de voir Éléanor aussi épanouie dans cet environnement où les enfants sont libres de courir et de jouer partout !
Informations pratiques :
- Localisation : Sancharoen Kaw (à 1 heure de Chiang Raï)
- Prix : 6500 Baths (170 €) pour 3 nuits et tous les repas pour 2 adultes (gratuit pour les enfants)
- Informations et réservation par Internet : www.akhajulyahguesthouse.com (c’est Julie, une Française, qui s’occupe bénévolement de gérer les réservations et demandes d’informations)
Dans une ferme dans le nord-est de la Thaïlande
Notre deuxième expérience « chez l’habitant » a été d’aller dans une ferme biologique dans une petite ville située à 2 heures à l’est de Chiang Raï.
C’est Sinchaï, 50 ans environ, qui nous a reçus et nous a fait la visite de sa propriété (dans un excellent anglais). Il vit seul dans sa ferme, mais est aidé par Mon, son employée, pour les tâches de la ferme.
Notre chambre se situait dans une petite maison très mignonne où nous avions tout le confort (un bon matelas, une moustiquaire et une salle de bain « moderne »).
Sinchaï cultive dans sa ferme du riz et des légumes, selon les saisons. Tout est fait de façon biologique (sans pesticides) et traditionnelle. Il a également des poules.
Nous avons passé du temps avec lui à discuter : c’est vraiment une personne ouverte avec qui il est facile d’échanger. Nous avons également préparé à manger avec Mon dans une ambiance conviviale.
Quant à Éléanor, elle a semblé heureuse d’explorer la ferme et d’aller à la rencontre des différents animaux : chats, chien et poules !
Bref, nous avons passé un moment simple et paisible, à l’image de cette campagne thaïlandaise où, bien que le travail de la ferme soit dur, il semble y régner une tranquillité et une simplicité loin du stress des grandes villes (bien qu’en Thaïlande, le stress des grandes villes semble bien moindre que celui de nos villes occidentales…).
Informations pratiques :
- Localisation : Chun
- Prix : 600 Baths (15 €) par nuit avec le petit-déjeuner
- Réservation : voir la fiche Airbnb
Dans la campagne au milieu des chevaux en dessous de Phayao
Après avoir découvert avec plaisir la tranquille ville de Phayao et son magnifique lac, nous avons fait à peine 15 minutes de voiture pour nous retrouver en pleine campagne chez Bat.
Cet endroit est indescriptible. C’est une sorte d’auberge pour voyageurs et un café où se rejoignent les étudiants après les cours.
Bat est professeur à l’université et a une formation d’ingénieur. Il a par ailleurs passé son doctorat en France. Ainsi, il parle parfaitement le français. Ce qui a été très pratique pour nous pour communiquer. En cela, Bat est quelqu’un de très sociable et gentil ce qui nous a permis de passer un réel beau moment d’échange et de convivialité.
Il a passé du temps avec nous à discuter et à nous faire visiter sa propriété (nous sommes allés voir les chevaux et les différents bâtiments, dont certains sont encore en travaux). Le soir, il a même allumé un feu pour faire des pommes de terre à la braise et cuire de la viande. Tout cela dans une ambiance sympatique en dégustant une vodka qu’il fait lui-même (et qui est excellente !).
Informations pratiques
- Localisation : Tambon Mae Ka (à côté de l’université de Phayao)
- Prix : 1100 baths (30 €) par nuit (incluant dîner et petit-déjeuner)
- Réservation : voir la fiche Airbnb
Comment aller chez l’habitant en Thaïlande ?
C’est une question que l’on nous pose souvent. Beaucoup de personnes sont intéressées par une expérience au plus près des locaux dans ce très beau pays (pourtant pourri par le tourisme dans certains endroits), mais ne savent pas comment faire.
Mon premier conseil est de ne pas hésiter à louer une voiture pour sortir facilement des « itinéraires classiques ». La Thaïlande est un pays sûr pour conduire : les routes sont en très bon état et les Thaïlandais sont plutôt courtois au volant.
Ensuite, le meilleur moyen de trouver un logement chez l’habitant est d’utiliser airbnb. Bien sûr, il faut faire le tri car, malheureusement, beaucoup d’hôtels utilisent ce site pour faire leur promotion. Pour cela, ma méthode est simple : parcourez les annonces avec la carte en vous concentrant sur celles hors des villes (comme vous avez une voiture, cela ne pose pas de problème). Vous aurez ainsi plus de chance de trouver des hébergements à la campagne dans un cadre sympa à la rencontre des « vraies gens ». En plus, il y a peu d’annonces hors des grandes villes, donc la recherche est simplifiée ! À savoir, certaines annonces sont uniquement en Thaïlandais, à vous de voir si vous voulez tenter le coup !
Autre possibilité, tenter votre chance en repérant des pancartes signalant des « homestay » en bord de la route : nous en avons vu régulièrement. Ou alors, se la jouer à la Antoine de Maximy (de « J’irai dormir chez vous ») et y aller au culot ! J’avoue que nous n’avons tenté ni l’une ni l’autre de ces autres méthodes. Avec un bébé, nous avons préféré jouer la sécurité et être sûrs d’avoir un toit le soir !
À vous de jouer maintenant pour découvrir « autrement » ce beau pays qu’est la Thaïlande, et plus spécialement la Thaïlande du Nord qui a été un vrai coup de cœur pour nous !
Wow! Quelles belles expériences. je vous trouve pas mal formidables d’aller comme ça chez l’habitant. C’est sûrement très enréchissant.
Merci pour la photo sur la balançoire, ça me donne des idées. J’adore l’idée de voyager autrement mais sûrement…
Je vais lire attentivement votre article car notre souhait serait de partir pour noël 2017
Allô! Est-ce que vous aviez réserver vos logis plusieurs jours d’avance ? Où la journée même?
Cela dépend… Pour les hébergements airbnb nous réservons en général quand même 2 à 3 jours en avance afin de laisser à l’hôte le temps de répondre et de préparer notre arrivée.